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BOITE A DEJEUNER

Assigamé : Victoire Dogbé en superviseur sur le chantier lancé il y a 2 ans par Yawa Tségan

Lancés en grande pompe en janvier 2020 par la présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Dzigbodji Tségan pour une durée de 18 mois, les travaux de reconstruction d’ « Assigamé » s’enlisent. A quelques jours de la célébration du 10ème anniversaire de l’incendie qui a consumé le grand marché de Lomé, le moins qu’on puisse dire est que les rares victimes, celles qui ont su résister à la mort, aux maladies et aux dettes ne verront pas avant le 10ème anniversaire un édifice flambant neuf comme promis. Le Premier ministre Victoire Dogbé qui a fait la descente ce 26 décembre 2022 sur le chantier de reconstruction n’a fait que réitérer un appel aux ouvriers à accélérer les travaux. Jusqu’à quand ? Plus d’échéance comme c’est le cas de l’hôpital Saint-Pellegrin.

C’est tout un pan de la belle épopée des Nana-Benz qui s’est envolé avec l’incendie criminel de cet édifice commercial de Lomé. Même le rapport des experts français sur demande du gouvernement togolais n’a jamais été publié. Ces Nana-Benz, ingénieuses entrepreneures qui ont su faire confondre Lomé à leur nom faisant la renommée du Togo. Aujourd’hui, ombres d’elles-mêmes, elles ne font que ruminer ce passé glorieux dont le coup fatal a été cet incendie ; même si la concurrence déloyale du tissu chinois commençait par avoir emprise sur le secteur.

Celles qui rêvaient que la reconstruction du bâtiment du grand marché de Lomé pouvait leur permettre de se relancer, de donner un coup d’accélérateur à leurs activités doivent encore prendre leur mal en patience.  Ce n’est pas pour bientôt.

TOGOCOM

Ce petit matin du 13 janvier 2013, soit 48h après l’incendie du grand marché de Kara, le grand marché de Lomé partait aussi en fumée : deux pôles de l’économie informelle togolaise anéanties.  Pour ces femmes, commerçantes des deux grand-marchés du Togo, ciel tombait sur leur tête. Entre pleurs et sanglots, impuissances et coups de destin, elles ont tout perdu. En tout, selon les estimations du gouvernement, ces incendies ont occasionné des dégâts matériels estimés à près de 6 milliards de Francs CFA. Au total 3 106 commerçants (2 225 pour Lomé et 881 pour Kara) ont vu leurs boutiques dévastées. Même si officiellement aucune perte en vie humaine n’est enregistrée dans les décombres ; en dehors des dommages économique et matériel importants, il faut noter que des victimes collatérales sont nombreuses notamment les victimes psychologiques qui peinent à se relever.

Dans ces conditions, il est difficile de se reprendre surtout avec une indemnisation financière de l’Etat jugée insuffisante et mal repartie selon les dire des victimes.

La reconstruction de l’édifice qui devra permettre à ces femmes de tourner cette page sombre tarde. Lancés en 2020 pour durer 18 mois, deux ans après les travaux de reconstruction du bâtiment tardent à montrer le bout du tunnel. La covid-19 seule ne saurait expliquer cette lenteur d’autant plus que la Chine, épicentre de la pandémie, a construit un hôpital en un temps record au cours de la pandémie. Si la Tour Eiffel a son temps a pu être construite en deux ans, il n’y a pas de raison qu’avec l’évolution technologique de notre monde, la construction d’un marché de cette dimension prenne autant de temps.

Le coût des travaux, estimés au départ à 22 milliards de F CFA, a été ramené à environ 11,5 milliards F CFA.

Sur le chantier ce lundi, le Premier ministre a « rendu grâce à Dieu pour le démarrage effectif des travaux sous le leadership du chef de l’Etat ».

Comment peut-on associer le nom du chef de l’Etat à un chantier qui ne respecte pas le délai imparti. Ailleurs, des clarifications s’imposent, on tapera du poing sur la table, à moins qu’on soit comptable de cette lenteur. Au moment où on clame une nouvelle forme de gouvernance, les autorités doivent donner de bons exemples en montrant leur volonté de rupture et non s’accommoder au laxisme.

Pour un chantier qui doit finir en un an et demi et que deux ans après il est encore à son début ne doit en réalité être source de satisfaction mais plutôt de regret. On demande des comptes et on tire des conclusions. Mais faire comme si tout allait bien ne constitue pas un leadership auquel il faut associer le nom du chef de l’Etat.

Qu’à cela ne tienne, la population attend voir si à la fin le chantier qui sera livré sera conforme à ce qui a été annoncé à savoir un immeuble commercial de type moderne à 5 niveaux qui s’étalera sur une superficie totale de 8.656 m2. Un bâtiment de 175 boutiques pouvant contenir 107 grossistes, 894 kiosques et 105 étals répartis depuis le rez-de-chaussée jusqu’au 4e étage. Si après le retard, ce cahier de charge aussi n’est pas respecté, la population en conclura que le gouvernement ne respecte pas ses engagements et obligations et cela n’est pas favorable à son image.

 

 

 

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Albert AGBEKO

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