Avoir le courage n’est pas une vertu de tous. Depuis sa nomination à la Haute Autorité, Zeus Aziadouvo, était le seul parmi les siens à prendre le contrepied de la plupart des décisions de l’institution. Finalement, il en a ras le bol, il a présenté sa démission à Pitalounani Telou président de l’institution de régulation des médias.
C’est une énième décision « inique » que Zeus Aziadouvo n’a pas digéré en refusant de donner sa caution.
Le natif de Tchékpo s’est déjà illustré par le passé en refusant de signer la décision de fermeture des chaines du groupe Sud média comprenant LCF et City FM. Il avait tenu tête à Pitang Tchalla, ex président de la HAAC dans la prise de certaines décisions dans laquelle il ne se retrouve pas et qui ne vont pas, selon lui, dans le sens de l’amélioration de l’exercice de la profession.
Arrivé à un certain moment de la vie et surtout au Togo, il faut avoir le courage d’un Zeus ou être un petit fils d’Aziadouvo pour prendre certaines décisions au moment où certains s’accrochent mordicus et ce, malgré leurs deux et trois mandats sans rien apporter à l’institution si ce n’est leur situation financière. Preuve, tous les anciens membres de l’institution ont encore fait acte de candidature pour leur reconduction en tant que régulateurs de la presse togolaise malgré l’état de leur santé et sous le poids de l’âge.
Mais pour l’ancien directeur de publication de « Liberté » cette décision inique de l’institution, l’éloigne de sa mission, conformément à l’article premier de la loi organique N ° 2018- 029 qui dispose : « La Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication, ci-après dénommée HAAC est une institution indépendante vis-à-vis des autorités administratives de tout pouvoir politique, de tout parti politique , et de toutes association et de tout groupe de pression ». Pour cela déclare-t-il : « nous hypothéquons notre indépendance en cédant aux desideratas des groupes politique ».
Rare sont ceux qui peuvent au Togo mettre en avant l’intérêt général devant pour démissionner, même si on peut lui reprocher une décision tardive. Elle a eu le mérite d’être prise.
En effet, c’est depuis juin 2021 que la mandature des membres actuels est expirée, mais puisqu’on ne respecte pas les mandats au Togo, les membres de l’institution se la coulent douce depuis plus d’un an.
Il est vrai qu’il y a de très bonnes indemnités et avantages liés à la fonction. Mais savoir quitter les choses avant qu’elles nous quittent, c’est aussi savoir sauvegarder sa dignité. Et ça peu en sont capables.
Par ce geste, Aziadouvo vient de lancer un appel au président de la République pour la régularisation de la situation de l’instance de régulation des médias. Laissera-t-il la HAAC amputée d’un de ses membres continuer dans cette danse endiablée ?
Wait and see.
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Clarisse AFANOU
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