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Devoir de mémoire : Il y a 30 ans la séquestration des députés de la transition par les FAT

 

HCRUNN

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Aux lendemains de la conférence nationale togolaise, l’ambiance qui prévaut dans le pays  était délétère. Car la volonté de l’ancien régime d’en découdre avec les institutions mises en place était tenace. Après avoir mis le Premier ministre de la transition sous son escarcelle, il ne restait que le parlement de transition, le Haut conseil de la République (HCR) qui, refusait de rentrer dans les rangs. Ça ne saurait tarder.

L’assaut lancé contre la Primature le 3 décembre 1991 a refroidit les ardeurs des Hauts conseillers de la République qui, la plupart, ont repris le chemin de l’exil.  C’est dans ce contexte que le président du parlement Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro convoqua le  22 octobre 1992 une séance plénière pour se pencher sur une question d’actualité. Il s’agit de l’audition du Ministre de l’intérieur d’alors Agbéyomé Kodjo sur les raisons de la  fermeture des frontières du Togo avec les pays limitrophes. La majorité des députés étant déjà à l’extérieur du pays, seule une quarantaine, la peur au ventre, ont répondu présent à la convocation du prélat.

A peine la séance venait de commencer qu’un groupe de para-commando lourdement armé se pointa, prenant en otage les Hauts conseillers. Le prétexte de cette intrusion de l’armée dans le jeu politique  est la réclamation des cotisations que tout fonctionnaire civil que militaire était soumis pour le compte du parti unique, parti-Etat, le RPT.

Les heures qui ont suivi cette sortie des militaires étaient invivables pour les représentants du peuple. Elles étaient faites de menaces, d’humiliation, d’intimidations  et de sévices.

« Certains d’entre nous étaient ciblés. Moi je n’y étais pas. J’étais en France mais j’ai appris que quand les militaires étaient là, la première personne qu’ils ont cherché à voir c’était moi. Puisque à l’époque j’étais le vice-président du parlement. Comme Mgr Kpodzro était un religieux, il n’était pas tellement impliqué dans les questions politiques, les militaires estimaient que c’était moi qui dirigeais le parlement et voulaient donc en découdre avec moi », nous a confié Francis Ekon, ex président de la Convergence patriotique panafricain (CPP) et ancien vice-président du HCR contacté par la rédaction de TOGO SCOOP INFO.

Les preneurs d’otage ont donné un ultimatum à Mgr Kpodzro qui était contraint d’écrire une déclaration lue sur les antennes nationales. Ce dernier a réussi à joindre Eyadema qui avoua être étranger à ce qui se passait. Toutefois, il leur a fait acheminer du sandwich. Ce qui suscita malgré leur situation de la raillerie de la part des députés. Finalement, la pression interne et à l’externe a obligé les ravisseurs à libérer leurs otages après plus de 24h de détention après avoir obtenu entre-partie le déblocage des fonds.

Fait majeur au cours de cet horrible événement, Polo Arégba, ancien Procureur de la République et à l’époque Garde des sceaux, ministre de la justice chargé des relations avec le HCR était resté avec les otages.

Cette prise en otage est le symbole de la dernière résistance du peuple togolais face à l’obscurantisme.

Nous vous proposons dans le courant de la journée un témoignage d’un ancien membre du bureau du parlement de transition, le HCR, au moment des faits. Restez en ligne…

 

…Parce que un peuple sans histoire est un monde sans âme.

 

 

Albert AGBEKO

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