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FAURE GNASSINGBE DELOCALISE LE CONSEIL DES MINISTRES A TABLIGBO POUR CONSTATER LA DELIQUESCENCE DU REGIME RPT-UNIR

                                    Les tentes qui devront accueillir la réunion du conseil des ministres délocalisée
Le gouvernement togolais délocalise le conseil des ministres de ce mercredi 13 février dans la préfecture de Yoto, environ 55 km au nord-est de Lomé, la capitale togolaise. Même si l’idée en elle-même n’est pas une mauvaise chose, le fait que cette réunion se tienne dans cette ville minière, au stade de Zébé et non dans un cadre approprié est révélateur de l’état de déliquescence du régime RPT-UNIR qui régente ce pays depuis plus de 5 décennies. C’est le signe d’une faillite  en matière d’infrastructure dans le pays et particulièrement dans cette localité.

QUAND LA POPULATION DE TABLIGBO COTOIE LA PAUVRETE ALORS QUE LES INDIENS BRASSENT DES MILLIARDS

Tabligbo est une ville minière. C’est aussi la ville de plusieurs sommités du pays notamment AGBEYOME, AGBOYIBO, GNININVI, EKON…La ville abrite au moins deux usines de production de ciment dont WACEM et Fortia. Malgré cela Tabligbo ressemble à une cité abandonnée. C’est une ville difficile d’accès. Les infrastructures qui relient la ville sont dans un état piteux pourtant c’est de Tabligbo que partent des tonnes de ciment  qui alimentent la sous région. Pas d’architecture imposante. Les maisons sont pour la plupart en terre battue. Celles qui sont en brique sont rougies par la poussière que déverse chaque jour les engins qui font les aller et retours quotidiens pour chercher le ciment. Même la route qui passe par devant la préfecture n’est pas goudronnée. Elle est rouge. Les tôles de ces maisons sont toutes rouillées. A Tabligbo la chose la mieux partagée est la poussière. C’est une ville polluée avec les risques que cela comportent pour la santé de la population. 

Alors que la population ploie sur une misère indicible, les sociétés minières dirigées par des Indiens brassent des milliards qu’ils partagent avec quelques pontes du régime. Récemment ils ont été cités dans le scandale de Panama Papers.

A Tabligbo, tout est à refaire. Le manque d’infrastructure est criard. Si le conseil des ministres se tiendra dans un stade c’est pour cause, il n’y a aucune infrastructure pour accueillir une telle rencontre. Alors que la préfecture produit du ciment, il n’est pas rare de voir encore des salles de classe construites en banco en ce 21ème siècle à seulement quelques kilomètres de la capitale. Le grand marché de Tabligbo qui s’anime tous les mercredis, est un véritable scandale. Il est composé de centaines de hangars fait en paille même s’il existe quelques bâtiments construits récemment. Les femmes de la localité se plaignent régulièrement de l’Etat moyenâgeux du marché. En période de pluie, elles y vivent l’enfer même si le marché électrifié avec des lampadaires grâce aux panneaux solaires.

                                                       une artère et l’hôpital de Tabligbo

Malgré que la ville dispose d’importants atouts miniers, la population est comptée parmi les plus pauvres du pays. C’est  une préfecture sinistrée. Si on prend une cartographie de Tabligbo des années 1990 à comparer avec celle d’aujourd’hui peu de chose aurait évolué.

LA MACHINE RPT-UNIR BLOQUEE

Mais quel plaisir tire-t-on à gouverner un pays quand on n’est pas en mesure d’œuvrer au bonheur de cette population qu’on prétend qu’elle nous renouvelle chaque année sa confiance ? Et pourtant on est le plus grand oiseau voyageur du pays, c’est dire que quand on voyage on ne voit pas comment tout autour de nous les choses évoluent. Et même les pays de l’Hinterland à climat difficile nous damnent le pion. Ils se procurent le ciment produit chez nous pour construire leurs échangeurs et autres pendant que nous-mêmes, nous demeurons dans notre état.

Au lieu que cette délocalisation des conseils des ministres devra permettre de toucher les réalités que vivent nos populations, l’exécutif sera une fois encore enfermé dans une tour d’ivoire, il n’ira pas à la rencontre de la population pour les écouter et échanger avec elle. Le premier pas dans ce sens sera que le N°1 togolais prenne la voie terrestre, celle qu’emprunte chaque jour la population locale pour se rendre compte du calvaire que vivent les populations quand l’argent débloqué pour construire ces voies est détourné par « la minorité » qu’il n’a jamais osé dénoncer. Tout au plus, il fera encore d’autres prêts pour la même voie que nos enfants seront obligés à rembourser demain alors que les responsables de ces situations sont promus.
                                                                     une artère de la ville de Tabligbo

La délocalisation devra, aussi, en principe permettre de doter chaque localité qui l’accueille d’infrastructures adéquates, mais comme ce régime ne fait rien sans raison lui seul sait pourquoi Tabligbo a été choisi sans une préparation conséquente. Ainsi, c’est sur le stade que des tentes sont posées à la hâte pour accueillir les ministres. La conséquence est qu’une fois la réunion terminée, rien n’aura changé dans la ville. C’est en cela que nous avons apprécié les 20+ du candidat Faure GNASSINGBE en 2005 quand sous la pression de la communauté internationale, il s’est plié au jeu démocratique. Dans ces 20+ dis-nous, il y avait une partie où le candidat prévoyait organiser par rotation des fêtes d’indépendances dans différentes localités du pays. Ce faisant, les infrastructures qui seront construites dans ces localités pour accueillir ces fêtes profiteront à la population. Mais à part Dapaong qui a accueilli la première édition de cette initiative fort louable, aucune autre ville ne l’a plus expérimenté. C’est en cela que nous disons que le problème du régime RPT-UNIR n’est pas un manque de volonté mais la machine est bloquée par tant d’année d’exercice du pouvoir, ils ont bien la volonté mais ils ne peuvent pas. L’humilité voudrait qu’ils reconnaissent cela. Pour l’amour de ce pays il serait bon pour ce régime d’accepter qu’il y ait l’alternance au sommet de l’Etat (Même si l’alternance ne se décrète pas) pour déverrouiller les institutions et permettre au pays de redécoller sur de bonnes bases comme les font tous les pays limitrophes qui ont choisi la voie de la démocratie. Sinon toute autre solution ne tiendra pas la route.

De toutes les façons, ce conseil des ministres à Tabligbo, s’il était permis à Faure Gnassingbé d’aller à la rencontre de la population, il ne lira dans le visage de cette population rien que la misère malgré qu’elle soit assise sur une mine de richesse.

Mais comme on préfère plus le folklore du côté de ce régime cinquantenaire  que des solutions aux aspirations profondes de la population, ce conseil des ministres à Tabligbo sera encore une occasion manquée. L’animation politique prendra le dessus sur un travail bien fait.

Déjà, le préfet de la localité donne le signal en invitant la population et surtout le corps enseignant et les élèves à « prendre part à la cérémonie d’accueil à notre illustre hôte ». C’est dire que pour cette réunion, les cours et les activités socio-économiques dans la ville de Tabligbo seront sacrifiées. Et pourtant on clame l’émergence mais jamais on ne veut donner l’exemple.

Pendant ce temps, Tabligbo et la population togolais meurent à petit feu. Que la providence veille sur le Togo et qu’il éclaire les dirigeants. Ainsi soit-il. 

Po/04/02/19

                                                     Francine DZIDULA

                                                     E-Mail : togoscoop@gmail.com

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