Au lendemain de sa prestation de serment, le Général Brice Oligui Nguema, Président du Comité de transition de la restauration des institutions (CTRI), chef de l’Etat gabonais, s’est rendu au domicile du professeur Albert Ondo Ossa, le principal candidat à la dernière élection présidentielle et probable vainqueur du scrutin.
En tenue civile et décontracté, le président de la transition est allé échanger avec son ainé. Ce dernier a refusé de se rendre au palais présidentiel pour des entretiens. Et le président de la transition, fidèle à la tradition africaine qui voudrait que c’est le jeune qui rend visite à l’ainé, n’a pas trouvé d’inconvénient à faire le déplacement vers le domicile du candidat.
Après l’entretien qualifié de conviviale, c’est le président de la transition qui a été le premier à partager l’image sur X (anciennement tweeter). On le voit assis au salon dans un fauteuil en compagnie de l’opposant à l’ancien régime suivi du commentaire : « Aujourd’hui, je me suis rendu au domicile de Ondo Ossa avec lequel j’ai pu échanger en toute convivialité, dans un esprit de franchise et de constructivité ».
Il sera suivi quelques heures plus tard par l’opposant qui a fait tweeter une autre image plus parlante de l’entretien. Sur l’image on voit les deux hommes entourés de leurs proches se tenir la main dans la main. L’image est accompagnée du commentaire : « Mes chers compatriotes, Aujourd’hui à mon domicile, j’ai pu en toute intimité et collégialité m’entretenir avec le Président de la Transition et la restauration des institutions (CTRI). Osons croire à un avenir meilleur et resplendissant pour notre cher pays le Gabon ».
Ce message tranche avec la ligne dure qu’a affiché le professeur Ondo depuis la prise du pouvoir par les militaires. Dans une sortie après le coup d’Etat il avait réclamé la restitution du pouvoir avant de boycotter l’investiture du président de la transition.
En acceptant recevoir en son domicile, le président de la transition, le prof Ondo laisserait la porte ouverte à une transition consensuelle où il sera amené certainement à jouer un rôle.
Le Gabon, faut-il le rappeler, après plus d’un demi-siècle de règne sans partage du clan Bongo est en train de tourner la page de la famille Bongo grâce au coup d’Etat des éléments de la garde présidentielle.
Une transition est annoncée mais on ne connait pas sa durée.
Francine DZIDULA
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