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L’ADMINISTRATION TOGOLAISE MISOGYNE ?


Une conférence débat a réuni ce jeudi 28 mars 2019 à la Maison de la santé à Lomé, les femmes agents dans l’administration publique et dans le secteur de la santé. Organisée par la Fédération nationale des syndicats des services publics (FENASSEP) et le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT), cette rencontre qui se déroulait en marge du mois de la femme vise à faire ressortir la faible représentation des femmes au niveau des postes décisionnels dans  l’administration et dans le secteur de la santé et du coup interpeller les autorités sur la situation.

En décembre 2012, les plus hautes autorités du pays font de la parité Hommes-Femmes aux postes électifs leur cheval de bataille. D’ailleurs, une loi a été votée dans ce sens. Mais sur le terrain, la pleine application de cette loi laisse à désirer. Pour preuve, le gouvernement actuel ne compte que 5 femmes sur 23 soit 21,73%, l’Assemblée nationale quant à elle n’a en son sein que 15 femmes élues sur les 91 députés soit 16,48%. 

Dans le secteur de la santé à titre d’exemple, sur un total approximatif de 53 postes à pourvoir, 7 postes sont occupés par des femmes soit 13,2% au niveau central. Aux postes de directeurs préfectoraux de la santé, 11% soit 5 sur 44 sont occupés par les femmes contre 89% par les hommes. Aux postes de directeurs régionaux de la santé, 17% soit 1 sur 6 sont occupés par des femmes contre 83% par des hommes.

Ce constat, a laissé entendre Dr Gilbert TSOLENYANU, Secrétaire général du Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT), doit faire réfléchir sur ce qui manque pour l’accomplissement de ces droits des femmes dans l’administration et dans le secteur de la santé au Togo. « J’en prends pour preuve, le fait qu’au niveau des postes de responsabilité dans la santé, les femmes n’y sont pas.  Quand je prends par exemple le niveau central c’est-à-dire le ministère de la santé, sur 53 postes de directions, il n’y a que 7 femmes, alors que les femmes sont aussi compétentes et peuvent travailler aussi bien que nous les hommes. Il y a un problème. Nous voulons dire aux autorités que la parité hommes et femmes doit être du concret », a-t-il souligné. 

Les raisons qui expliquent cette situation sont multiples selon les panélistes. Après les échanges, les principales causes de cette situation ont été évoquées. 

Elles ont trait aux violations des droits de la femme agent public sur les lieux de travail, à savoir :

-L’IRPP élevé pour les femmes salariées par rapport à celui des hommes ;

-La femme salariée n’a droit aux allocations familiales que sous autorisation de son époux.

Les harcèlements sexuels sur les lieux de travail : des chefs services qui posent des conditions aux femmes en contrepartie pour les nommer, les envoyer en missions, ou les affecter à un service.

Les conditions de vie de travail incompatibles avec le devoir de la femme au foyer :

-Refus de rapprochement de conjoint dans certains secteurs de l’administration comme celui de la santé ou la gestion des affectations demeure un problème crucial : les femmes demandent plus d’affectations (32% de femmes contre 20% d’hommes) surtout pour des motifs de rapprochement de conjoint ;

-Des affectations sont faites en pleine année scolaire ;

-Du manque d’infrastructure socio-éducatifs adaptées à l’enfance (absence de crèches, de jardins d’enfants)

-Le non respect des horaires de travail. A titre d’exemple, les agents de la santé compte tenu de la spécificité de leur profession sont souvent sollicités plus de 40 heures par semaine, la proportion des agents du Public qui fait une durée de travail supplémentaire est plus élevée (79% dont 49% qui travaillent moins de 70 heures et 30% plus de 70 heures).

L’insuffisance de la protection de la maternité de la femme salariée.

A l’issue du débat, des recommandations ont été faites. Elles concernent :

Le respect de la parité homme/femme aux postes de responsabilité au sein  de l’administration et dans le secteur de la santé. La dotation de l’administration générale et des formations sanitaires d’infrastructures socio-éducatives adaptées à l’enfance (crèches, de jardin d’enfants…)

La mise en place des mécanismes pour décourager les harcèlements sexuels sous toutes ses formes sur les lieux de travail.

L’amélioration des dispositions légales et administratives en faveur de la promotion des droits de la femme. L’amélioration des mécanismes d’affectations pour le respect des dispositions légales, administratives sur le rapprochement de conjoint et le découpage scolaire. La revalorisation de la valeur indiciaire afin de rehausser le pouvoir d’achat de la femme agent public.

La ratification de la convention 183 sur la protection de la maternité. 

Enfin, les participants à cette conférence ont  exhorté  les agents femmes de santé et de l’administration générale à l’engagement syndical, à plus de professionnalisme, à la défense des droits de la femme et à un changement positif de leur personne.

So/01/04/19

Francine DZIDULA

Scoopinfotg@gmail.com

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