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Le FCTD prend acte du « oui mais …» du ministre BOUKPESSI


Depuis l’annonce de la reprise des manifestations publiques à partir dedemain par le Front citoyen « Togodebout », la réponse du ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, Payadowa BOUKPESSI, était très attendue. Lui qui a habitué l’opinion nationale au lendemain de la signature de la feuille de route de la CEDEAO, le 31 juillet 2018, à interdire toutes manifestations sur la voie publique et parfois avec son collègue de la sécurité dans les lieux privés.

A 48h de la première manifestation du FCTD post élections locales, la réponse du ministre BOUKPESSI à la note d’information de la première organisation de la société civile togolaise est tombée. Dans son courrière, le premier administrateur public, allègue que le « Front citoyen Togo debout » n’a aucune base légale car n’étant détentrice d’aucun récépissé, donc c’est dans l’illégalité totale que vous organisez vos manifestations publiques ». 

Une réponse qui parait surprenante venant d’une autorité de la République. D’autant plus que cette organisation, à plusieurs reprises, au sujet de la crise née du soulèvement du 19 août 2017, était un intermédiaire privilégié au sujet des revendications nées de ce soulèvement. Et à ce titre, elle a rencontré non seulement des autorités nationales mais encore des chefs d’Etat de la sous région notamment ceux impliqués dans la résolution de la crise. Trouver aujourd’hui que cette organisation a une « base illégale » c’est dire que l’administration a failli quelque part à sa mission.

La régularisation de la situation que conseille le ministre faute de quoi les prochaines manifestations du Front citoyen seront interdites, serait-elle un alibi pour éviter la répétition des manifestations hebdomadaires à l’initiative de ce Front, serait-on tenter de penser.

En tout cas, au niveau du FCTD, on ne semble pas tomber dans ce piège. Dans un courrier réponse en date de ce jour adressé au ministre, le professeur David Ekoué DOSSEH, rappelle au natif de Sotouboua, que le FCTD est un regroupement d’associations, syndicats, et mouvements qui se sont déjà conformés aux dispositions législatives en vigueur en se faisant délivrer soit un numéro d’enregistrement soit un récépissé, par les autorités administratives compétentes, et donc disposant, chacune et chacun d’une existence légale. Par conséquent, conclut le Professeur DOSSEH, « le FCTD ne saurait souffrir d’aucune contestation », tout en marquant sa disponibilité à rencontrer le ministre pour le lui expliquer.

S’agissant de la marche du 27 novembre, le ministre BOUKPESSI trouve que l’itinéraire retenu par les organisateurs viole la loi sur les manifestations publiques que le gouvernement a fait modifier par « l’Assemblée fantoche ». Une modification qui suscite d’ailleurs une levée de boucliers des organisations de défense des droits de l’Homme notamment les Nations unies.

Et donc, sur la base de cette loi très restrictive, (désormais les manifestations ne doivent pas se tenir avant 11h et au-delà de 18h, interdites sur certains axes et zones, le nombre de manifestation par semaine et par villes est limité) le ministre de l’Administration territoriale recommande au FCTD un itinéraire partant du rond-point de Gakpoto (point de départ) pour chuter devant l’Assemblée de Dieu Djifa Kpota.

Tout en faisant des observations sur cette recommandation du ministre, le FCTD estime que la définition des itinéraires devant couvrir des manifestations n’est pas du domaine de la loi ; et que la loi laisse la possibilité de discussions entre les organisateurs d’une manifestation et les autorités administratives compétentes.

Toujours est-il que c’est l’une des rares fois que le très « zélé ministre » autorise une manifestation publique de la société civile depuis les dernières élections locales. Même si le Front citoyen avait convié la population à participer aux locales pour donner à l’opposition une majorité confortable lui permettant de contrôler les grandes villes pour faciliter les manifestations de l’opposition et de la société, on constate que dans la pratique ce n’est pas facile et ce n’est pas gagné d’avance. Le ministère de l’Administration est toujours là…

Notons que pour les manifestations du FCTD qui sont prévues pour demain 23 et mercredi 27 novembre, la C14, l’ANC, et les Forces démocratiques ont d’ores et déjà appelé la population à y prendre part.

Francine DZIDULA

Tél : (00228) 99 56 57 88

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