Après les acteurs institutionnels, des organisations de la société civile, c’est le tour ce vendredi 20 janvier 2023, des journalistes d’être entretenus sur la prévention à l’exposition au plomb. Cette série de sensibilisation rentre dans le cadre de la semaine internationale de prévention à l’empoisonnement au plomb célébrée en différé au Togo.
Pour cette étape est consacrée aux hommes des médias, quatre communications ont meublé la journée. Les deux premières présentées par Matiyou Tchalla, Point focal national de la Convention de Stockholm. Et les deux dernières par Elorm Kokou Amegadze, juriste environnementaliste à « Les Amis de la terre-Togo ».
Dans sa toute première présentation, M. Tchalla a revisité avec les journalistes le cadre juridique international et interne de gestion des produits chimiques au Togo. En subdivisant cette partie en deux, il a, dans un premier temps mis l’accent sur les traités et accords internationaux ratifiés et signés par le Togo avant de revenir dans la seconde partie sur l’arsenal juridique national.
Il citera dans le premier cas, la convention de Bâle, le Protocole de Montréal, la convention de Bamako, la Convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques et la convention sur la biodiversité biologique, la convention de Rotterdam…
Sur ce dernier, a lâché M. Tchalla, il faut que « ces genres de substances dangereuses qui font l’objet de commerce international respecte les procédures dites de Rotterdam. Il faut que le fabricant puisse vous dire tous les dangers qui découlent de l’utilisation de ce produit, c’est pourquoi on parle de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux ».
Et dans un deuxième cas, il a cité la Constitution togolaise, la loi sur les médicaments, le code de la marine marchande, la loi relative à la protection des végétaux…
La seconde communication du Point focal de la Convention de Stockholm est axée sur les rejets. Ici, le conférencier a mis en exergue les sources de rejet du plomb qui, selon lui se trouve à de faibles niveaux dans la croûte terrestre, dans l’environnement tel que l’activité volcanique, l’altération géochimique ; ce qui est dût à l’activité humaine telle que la fusion, le raffinage, le recyclage du plomb. Le plomb, a-t-il poursuivi, est aussi utilisé comme antidétonant et lubrifiant même si cette dernière utilisation est récemment supprimée, « les additifs au plomb continuent d’être utilisés dans certains avions, carburant pour les aéronefs à moteur à pistons, ce qui constitue une source d‘exposition au plomb », a rappelé M. Tchalla en guise de conclusion.
A la suite de Tchalla, c’est le tour de M. Amegadze de prendre la relève. Il a axé sa première communication sur l’intoxication au plomb dans la peinture, un mal insidieux.
D’entrée de jeu, pour le conférencier l’exposition à la peinture au plomb est un problème de santé public et un fardeau économique d’où il faut une lutte acharnée pour éviter de contracter le saturnisme.
Après avoir rappelé les sources d’exposition au plomb, l’intervenant est revenu largement sur les facteurs d’exposition au plomb à savoir : l’inhalation, l’ingestion, les aliments ou l’eau contaminés par le plomb, les produits contenant du plomb…
L’exposition au plomb quelle que soit son intensité est toujours dangereux, a-t-il précisé avant d’insister plus sur les personnes à risques que sont les enfants, les femmes à leur fœtus, les ouvriers et les professionnels.
L’exposition à la peinture au plomb n’est pas seulement un problème de santé publique, elle l’est également sur le plan économique. Ainsi, selon l’intervenant et citant un rapport de NYU School of medecine, cette exposition coûte 977 milliards de dollars par an aux pays à faible et moyens revenus de perte de QI des enfants. Au Togo, elle a coûté 319 millions de dollars ce qui représente 4,98% du PIB du pays.
Et enfin pour terminer, M. Amegadze est revenu sur les actions prises à travers le monde pour lutter contre le saturnisme.
Le plomb fait partie des 10 métaux les plus dangereux au monde.
Notons que cette journée de sensibilisation a été ouverte par Dr Allassani, le représentant Dr Diallo Binto Tidiane, la Représentante résidente de l’OMS au Togo.
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Francine DZIDULA
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