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Lutte contre la corruption : L’autre échec de Faure Gnassingbé

La lutte contre la corruption au Togo ressemble à cette figure imagée selon laquelle : « un épervier a pris un poussin et pour l’attraper on lui jette des œufs ». Ainsi, se résume la lutte contre la corruption au Togo. On perd doublement. Cette lutte engloutie des milliards pour zéro résultat.

La corruption pour nos jeunes pays est un fléau, disons un cancer qui gangrène le développement. C’est pourquoi dans de nombreux pays, les présidents essaient de donner un signal fort pour décourager ceux qui s’adonnent à cette pratique. L’exemple récent le plus retentissant est celui de la République démocratique du Congo (RDC) où le Président Félix Tshisekedi n’a pas hésité à mettre en prison son directeur de cabinet et allié politique Vital Kamerhe dans ce qu’on appelle dans ce pays continent le « procès des 100 jours ». On parle de détournement de deniers publics devant servir à la construction de 1500 logements sociaux dans cinq provinces du pays pour un montant de 57,5 millions de dollars.

« A ceux qui sont responsables de la gestion des affaires publiques, le premier signe visible du changement sera celui de votre comportement, de votre compétence dans la gestion de la mission qui vous est confiée par le peuple congolais », avait tranché le président Tshisekedi réfutant toute ingérence dans le dossier.

TOGOCOM

Au Togo, Faure Gnassingbé est au pouvoir depuis 18 ans. Depuis qu’il est là aucun des prévaricateurs n’a été inquiété. Or, Dieu seul sait qu’ils sont nombreux ces personnalités qui ont maille à partir avec les fonds publics. Les scandales économiques à l’instar de ceux de la route Lomé-Vogan, de la CAN, petrole gate, …sont révélés tous les jours par la presse.

Mais jamais le président Faure Gnassingbé n’a eu le courage de de décharger de leurs responsabilités ces personnalités sur qui pèsent des soupçons de corruption ou de détournement. Au contraire, elles sont promues à des postes plus juteux comme pour dire : « allez pillez plus ! » donnant ainsi raison à cet universitaire togolais qui déclarait que : « le jour où UNIR commencerait à mettre la main sur les concussionnaires, au prochain congrès du parti il n’y aura plus personne ».

Ce manque de courage du fils du Général est inexplicable dans la mesure où on sait que son père, à son époque, n’hésitait pas à mettre la main sur des ministres, directeurs de société, élus locaux qui ont des démêlés avec les fonds publics. C’est cette réaction timorée du premier magistrat vis-à-vis des détournements des fonds publics, ce silence qui s’apparente à un feu vert, à une carte blanche donnée aux prévaricateurs qui continuent de plus bel dans leur œuvre de sabotage de l’économie nationale, n’encourage pas la lutte contre les détournements des fonds publics au Togo. Partout où la lutte contre la corruption et les détournements a marché le signal fort est donné par le président de la République. Or, ici, l’attitude du président de la République difficilement interprétable n’a pas aidé la HAPLUCIA, l’Autorité indépendante en charge de la lutte et de la répression de la corruption et infractions assimilées, dans sa mission. Quand le premier responsable n’a pas donné une ligne de conduite claire dans la lutte contre la corruption, c’est en vain qu’une Autorité, fut-elle indépendante y parviendra surtout si on a à la tête de cette Autorité une personne qui n’a pas l’étoffe de sa mission, une personne sans poigne, le résultat ne suivra pas.

Conséquence, en 8 ans d’existence de la HAPLUCIA, la lutte contre la corruption au Togo s’est résumée en des séminaires et séances de sensibilisation comme c’est le cas actuellement pour la déclaration des biens et avoirs des personnalités politiques par absence de volonté politique. Ailleurs, on n’a pas besoin de séminaires ou sensibilisations avant de mettre la main sur un concussionnaire car tout le monde sait que le détournement des fonds public est une infraction punie par la loi.

HCRUNN

Ces défis (contre la corruption, les détournements) ne se gagnent que par volonté politique clairement affichée par le Président de la République. Sans cela, la bureaucratie prendra le pas sur une véritable lutte.

La nomination d’Aba Kimelabalo, l’ancien directeur de la GIABA (l’organisme sous-régional en lutte contre le blanchiment) en remplacement d’Essohana Wiyao, arrivé en fin de mission, peut-il augurer d’un nouveau jour pour la lutte contre la corruption au Togo ? Rien n’est moins sûr.

On a vu jadis de brillantissime togolais dans des organisations internationales à l’instar de Gilbert Houngbo, une fois promus dans une institution nationale, ils perdent de leur valeur. Conséquence, ce n’est pas une affaire de personne, mais c’est le système dans son ensemble qui est sclérosé et a besoin de formatage.

 

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Albert AGBEKO

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