Il n’y a pas de système de santé sans personnel de santé. Mais il est avéré que la majeure partie du personnel de santé qualifié africain vit en dehors du continent. Ceux qui sont sur le continent sont inégalement répartis. Or, l’Afrique ambitionne d’atteindre d’ici 2030 la couverture sanitaire universelle. Ceci n’est pas possible sans une orientation des comptes nationaux du personnel. C’est ce à quoi s’attèle l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en organisant des rencontres à l’intention des acteurs de la santé du continent. Après les pays anglophones, une vingtaine de pays francophones d’Afrique sont en concertation à Lomé à partir de ce lundi 24 juillet 2023 sur les Comptes nationaux du personnel de santé (CNPS). La rencontre qui durera 4 jours a été ouverte par le secrétaire général du ministère de la santé Dr Kokou Wotobé.
La rencontre de Lomé vise à renforcer la capacité des points focaux des systèmes nationaux de santé des bureaux pays de l’OMS sur les CNPS, favoriser l’harmonisation de la compréhension des participants de cet outil.
Dr Adam Ahmat, Conseiller régional Planification et ressource humaines, a insisté sur l’importance des CNPS qui, selon lui, est un système d’information des ressources humaines (et qui va parfois au-delà des systèmes d’information) et couvre tous les secteurs de la santé y compris ceux qui travaillent dans le privé, dans le secteur non lucratif (ONG, églises, mosquées, orphelinats…). « On veut savoir dans nos pays le nombre et la répartition du personnel de santé, savoir ceux qui quittent le pays ; la liste du personnel qualifié, expérimenté qui quitte le pays pour que le gouvernement puisse faire des planifications ; et même pendant les urgences savoir qui sont ceux qui sont disponibles à être rapidement déployés sur le front », a-t-il indiqué.

La Représentante résidente de l’OMS au Togo, Dr Fatoumata Binta Diallo, a rappelé les gains significatifs enregistrés ces dernières années par les pays africains en matière d’indicateurs de l’état de santé. Selon les statistiques, a -t-elle révélé, la mortalité néonatale et la mortalité des moins de cinq ans ont diminué. Ces progrès ont entrainé une augmentation de l’espérance de vie de 51 ans à 64 ans, et celle de l’espérance de vie en bonne santé de 45 à 55ans de 2000 à 2019. Ces acquis sont possibles grâce au recrutement d’un million d’agents de santé entre 2013 et 2020, et une augmentation d’environ 76% des agents de santé communautaire de 2018 à 2021. Néanmoins, la région africaine continue de faire face à un déficit critique de 5,3 millions d’agents de santé. Malgré ces gains, a poursuivi, Dr Diallo l’Afrique supporte environ 25% de la charge mondiale de morbidité et 70% des urgences sanitaires mondiales, gérées par moins de 5% de personnel de santé globalement. Par conséquent, plus de 600 millions d’Africains ont un accès limité à des services de santé de qualité, une situation qui s’aggrave lors des urgences sanitaires, a regretté Dr Diallo pour qui cette rencontre va répondre efficacement aux besoins d’accompagnement exprimés par les pays dans la mise en œuvre des CNPS.
Albert AGBEKO
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