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BOITE A DEJEUNER

TRIBUNE LIBRE : FRANÇOIS BOKO AKILA-ESSO, UN EPOUVANTAIL POUR FAURE GNASSINGBE ESSOZIMNA ?

                                                          François Boko, ancien ministre togolais


Pourquoi l’un fait-il autant peur à l’autre ? 

Il était certes sorti avec fracas et à présent il envisagerait faire son retour par la voie royale. L’ancien officier supérieur de la gendarmerie, ancien  ministre de l’Intérieur aujourd’hui avocat au barreau de Paris, Maître François Akila-Esso BOKO a été qualifié en avril 2005 après sa démission de traître par le clan GNASSINGBE et de héros par le peuple togolais. Il  envisagerait selon beaucoup d’indiscrétions de retrouver sa terre natale, le Togo et ce après 14 ans d’exil durant lequel il a rendu de grands services à de nombreux pays africains à travers des missions de réforme de la justice et de la sécurité pour le compte des organisations internationales notamment l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement. Un parcours professionnel exemplaire à l’international durant les 14 années qui confirme aussi la bonne impression que les Togolais ont gardé de ce personnage hors classe, authentiquement Kabyè mais fondamentalement Togolais quand il exerçait  ses fonctions d’officier de gendarmerie (de 1988 à 1993), de conseiller juridique du Ministre de la Justice (de 1998 à 2002) et dans ses fonctions de Ministre de l’Intérieur (de 2002 à 2005). Ce personnage visionnaire hors classe et hors norme a, il faut l’avouer, une grande longueur d’avance sur sa génération.  Dans un pays où l’on moque les soldats et les traite d’ignorants, ce Saint Cyrien pur produit des forces armées togolaises (FAT) peut aligner des diplômes et exceller dans des domaines d’expertises qui forcent l’admiration et le respect quand on parcourt son curriculum vitae sur le célèbre Wikipédia. Diplôme d’études approfondies en droit, docteur en science politique de la Sorbonne (1993-1997), Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat de l’Ecole de Formation du Barreau de Paris (1997-1998) , il enseigne le droit pénal à l’université de Lomé et à l’Institut International de Droit International Humanitaire de San Remo en Italie et exerce de hautes fonctions juridiques et politiques dans son pays avant d’être contraint à l’exil. Inscrit avocat au Barreau de Paris, il est tour à tour sollicité comme chef de mission du programme européen de réforme de la justice au Tchad (2009-2010), chef de mission du programme européen d’appui à la justice au Cameroun de 2010 à 2014 et chef de mission d’appui budgétaire au Maroc et chef de mission de l’Appui à la Justice et à la Sécurité au Niger depuis 2017 à nos jours. Il a parcouru l’Afrique pour vendre son expertise à travers de nombreuses missions au Benin, à Madagascar, au Burundi, au Rwanda, en Centrafrique, au Mali, en Côte d’Ivoire,etc.

A 54 ans, l’homme a la tête sur les épaules, il peut parler aussi bien à un paysan lambda de Landa qu’à des sommités. Il peut boire du Tchouc et savoir tenir une coupe de champagne. Il est humble, n’a pas la grosse tête mais sait haranguer les foules, défier ses adversaires dans un débat télévisé.

Les Togolais en général, le peuple kabyè, peuvent donc être fiers légitimement de ce parcours d’un des leurs quand on sait que plusieurs exilés politiques togolais qu’on croyait aussi talentueux n’ont pas su faire montre de leur savoir-faire à l’étranger et ont dû revenir pour reprendre ce qu’ils avaient vomi.

Les soldats togolais habituellement traités de ‘’Coulibaly’’, peuvent être fiers qu’un des leurs, authentique fils Kabyè soit arrivé à ce niveau et soit devenu un personnage international qui sait parler leur langage, manger le GOBI, les comprendre mais comprendre aussi le peuple et traduire dans les faits l’exigence de modernisation et de rénovation de l’héritage d’Eyadema. Ce que n’a pas su visiblement faire le fils biologique, le fils spirituel qu’est François BOKO peut le faire. Qui peut oser alors toucher un seul cheveux et porter atteinte à l’intégrité de Maître François BOKO ? C’est ce qui explique la peur qu’éprouve l’autre fils lorsqu’il entend le nom de François BOKO, l’enfant prodige que la communauté internationale respecte, bien aguerri pour nous servir. Cette peur est d’autant plus grande car tuer ce cerveau Kabyè déclenchera la guerre civile, l’arrêter mobilisera la communauté internationale et confirmera son parcours d’héros, l’empêcher de rentrer montrera aux yeux de tous le double jeu d’un régime moyenâgeux qui prône la réconciliation et pratique l’exclusion, un régime aux antipodes de la démocratie. 

Un hasard de calendrier pour le retour ?

Depuis quelques temps, certains journaux en font leur Une et dans les colonnes, on peut lire que le retour de Maître François Akila-Esso BOKO est imminent. Plus qu’un simple retour pour vivre sur la terre de ses aïeux comme tous les concitoyens, l’homme revient dit-on pour s’engager dans l’arène politique et précisément prendre une part active à la présidentielle de 2020. En effet, la constitution togolaise le prévoit en son article 62, il faut avoir résidé sur le sol togolais, un an avant la date de l’élection présidentielle. Et selon tout calcul, les prochaines échéances présidentielles se tiendront comme celle de 2005 au premier semestre de l’année 2020 et plus précisément en avril 2020. Pour le juriste qu’il est, François Akila-Esso BOKO entend respecter la loi fondamentale de son pays, d’où le probable retour dans les jours à venir. Une descente sur le terrain pour mieux organiser ses équipes. En effet, il se raconte, dans la diaspora notamment en France, au Sénégal ou au Togo, que ses hommes travaillent depuis belle lurette. Et en bon stratège et homme politique avisé ce n’est pas à distance qu’il entend poursuivre la mobilisation mais bien sur le terrain.

Un retour très risqué ?

Faut-il considérer le retour de Maître François Akila-Esso BOKO l’ancien officier supérieur de la gendarmerie  comme très risqué ? Pour certains oui parce que considéré par ses détracteurs comme un déserteur ; mais il n’est pas évident avec toute son expérience de juriste et ses réseaux que l’ancien Ministre de l’Intérieur se laisse distraire à en croire d’autres sources. En effet, ces détracteurs tapis dans l’ombre du pouvoir et qui sont bien connus veulent faire croire que ce sont ses anciens compagnons d’armes qui sont, par ailleurs, ses frères et cousins de village qui seraient prêts à lui régler les comptes, alors que ces concernés, quoiqu’on en dise, sont fiers de leur frère. Il y a donc lieu de craindre la manipulation et l’instrumentalisation pour commettre des dégâts sur Maître François BOKO et les mettre au dos de ses propres frères et cousins de Tchitchao. Cependant, personne n’est dupe et tout le monde sait en commençant par la communauté internationale, Togolais, les militaires et les Kabyès en particulier ceux de Tchitchao que si un cheveu de Maître François BOKO est touché, seule la responsabilité personnelle de Faure GNASSINGBE serait engagée. Car Maître François BOKO au niveau interne appartient à un canton de Tchitchao réputé parmi les Kabyès être fier de ses enfants. Maître François BOKO fait aujourd’hui la fierté de Tchitchao, l’honneur des Kabyès et représente aux yeux de la communauté internationale, une élite togolaise et africaine montante qui bénéficie de la sympathie populaire.

Et quand on sait que l’homme ne revient pas pour une partie de vacances sur les côtes togolaises, mais plutôt pour un challenge, un véritable combat loyal entre d’anciens congénères, il est évident que toutes les mesures vont être prises soit pour empêcher son retour, soit pour lui mettre les bâtons dans les roues sur le sol togolais. De sources concordantes, les laboratoires du RPT/ UNIR et les officines de renseignement multiplieraient  les réunions sous la houlette du prince lui-même pour échafauder des  scenarios. Toutes les options sont analysées et les plans sont échafaudés. Manque de peau, les fissures au sein du clan (puisque heureusement qu’il y reste encore quelques esprits éclairés) laissent échapper les scénarios en préparation : intimidations et menaces, atteinte à la vie et l’intégrité physique de Maître François BOKO. Les caciques du régime oublient  que les temps ont changé. Ils ont envisagé également des tracasseries judiciaires sur la base d’une prétendue infraction militaire notamment la désertion en oubliant que François BOKO a démissionné de sa fonction politique et non militaire et que selon les informations qui nous sont parvenues de l’Etat-major c’est le Général LAOKPESSI alors Chef d’Etat-major Adjoint qui a signé la radiation de François BOKO des FAT. Pour alimenter le scénario des ennuis judiciaires, il faut fabriquer un dossier et en langage des laboratoires du régime, il faut lui coudre un boubou. Alors on lui prête des liens avec Tikpi Atchadam et on voit sa main derrière le soulèvement populaire du 19 aout et cela rejoint curieusement les griefs de l’ANC qui accuse Maître François BOKO d’avoir manipulé Tikpi Atchadam. Mais François BOKO qui travaille avec les Français pour lutter contre les terroristes au Sahel peut-il être de mèche avec Tikpi Atchadam accusé par le régime de djihadiste ? Quelle contradiction ! Le plus ridicule dans cette manigance d’ennuis judiciaires est le lien qu’on cherche entre François BOKO et le commandant Olivier Amah ancien accusé dans l’affaire KPATCHA qui vit actuellement en exil dans un pays voisin. Le premier est de Tchitchao et le deuxième est de Pya. Pourquoi au Togo, à chaque fois qu’un fils Kabyè nourrit une ambition politique pour son pays, le régime cherche des stratagèmes pour lui coller un dossier judiciaire ? Nous souhaitons vivement que ce scénario judiciaire soit mis en marche pour au moins attirer les projecteurs de la communauté internationale sur ce pays car Maître François BOKO n’est pas n’importe qui. Mais à ce sujet, les chancelleries vont-elles rester muettes comme de coutume, pas si sûr dans la mesure où l’on sait que François BOKO travaille pour l’Union Européenne et a ses entrées à l’Élysée tout comme à la Maison Blanche. Bien plus loin le peuple kabyè qui sert de béquille au règne des GNASSINGBE depuis plus de 50 ans tout en restant dans la misère n’accepterait plus qu’une minorité avide de pouvoir puisse porter atteinte à l’intégrité physique d’un des siens ou le mettre en prison juste parce que ce dernier manifeste des ambitions politiques. Ceux qui envisagent cette option funeste autour de Faure GNASSINGBE et qui sont bien connus et qui tenteront de faire porter le chapeau aux anciens compagnons d’armes de François BOKO doivent comprendre que la communauté internationale, le peuple togolais et les Kabyès tiendront Faure GNASSINGBE personnellement responsable de toute atteinte à l’intégrité physique de l’ancien Ministre de l’Intérieur. Ils doivent réfléchir aux conséquences avant de mettre en exécution leur plan car ce serait la goutte d’eau qui ferait déborder le vase après le cas de plusieurs autres fils de la Kozah poussés à la sortie ou en exil de la manière la plus humiliante. De toutes façons, plus rien ne sera plus comme avant parce qu’après 14 ans de règne jouissif de Faure GNASSINGBE ; plusieurs togolais y compris dans la kozah sont arrivés au constat amère que cet homme n’est là que pour ses amis et maîtresses. 

2020, un probable choc des titans

Le lancement tout azimut des projets par le chef de l’État Faure GNASSINGBE Essozimna, et les conseils de ministres délocalisés dans les villes de l’intérieur, une première depuis 14 ans de règne, sont la preuve que le fils d’Eyadema n’est pas prêt à céder le pouvoir avant 2030. Un durcissement de cœur qui, il faut le dire n’est pas à son avantage dans la mesure où, celui qui veut entrer en compétition avec lui n’est pas comme ses traditionnels opposants. On ne se lève pas du jour au lendemain pour faire acte de candidature à une échéance aussi importante que l’élection présidentielle surtout vivant en exil. D’où la nécessité de se demander sur quoi compte l’ancien officier de gendarmerie pour se jeter dans la bataille et sur quoi s’appuie Faure GNASSINGBE pour ne pas vouloir céder ? Question sûrement embarrassante mais à plusieurs réponses qui concerne les « 2 F », deux anciens « amis » dans le gouvernement GNASSINGBE Eyadema avant sa mort, le premier serait selon certains, le fils spirituel et l’autre est le fils biologique. Le premier, François BOKO compte probablement sur la communauté internationale mais aussi des pays africains notamment ceux de l’espace CEDEAO où il a su tisser de solides relations. Le second, notamment Faure GNASSINGBE compte sur son beau-frère à la tête de l’armée, le Général Félix KADANGHA Abalo ainsi que sur les Colonels MASSINA et SOGOYOU Kpatcha. Mais derrière ce trio qu’on présente comme celui qui veut en découdre physiquement avec François BOKO, il y aurait selon certaines indiscrétions du milieu proche du pouvoir de la manipulation. En réalité certaines mains tapies dans l’ombre tireraient les ficelles pour l’élimination physique de Maître François BOKO pour faire porter le chapeau à ses anciens compagnons d’armes. On parle de 2 personnalités civiles qui au temps du père étaient déjà d’éminents conseillers et qui aujourd’hui sont toujours conseillers du fils. On cite aussi le nom d’un ancien Colonel de renseignements qui au temps du père était contraint de partir en exil car soupçonné à l’époque de vouloir déstabiliser le régime.  

Dans tous les cas, les tenants de cette option extrémiste, quels que soit leurs exécutants ou leurs inspirateurs, doivent savoir que personne n’est dupe et que le seul qui sera tenu personnellement responsable de cette aventure sera leur champion Faure GNASSINGBE car comme on le dit souvent : « à qui profite le crime ? »

Reste à savoir si à l’heure actuelle, l’armée togolaise est encore un gage sûr capable toujours d’exécuter les basses besognes pour maintenir Faure GNASSINGBE y compris en tuant ses frères d’armes Kabyès comme le souhaite des mains tapies dans l’ombre et qui sont bien connues ? Difficile d’y répondre quand on sait que même les escortes les plus proches sont mal payées et par ricochet mal nourries et mal habillées selon ce qui se raconte dans les rues, avec des excès de temps de garde qui les épuisent au quotidien. Ce malaise est généralisé dans toutes les garnisons quand bien même, on tend à faire croire que depuis l’accession de Faure au pouvoir des efforts ont été consentis en faveur de « la grande muette ».
 Des efforts peut-être qui ne profitent qu’à une partie des officiers, ceux proches du clan. Dans ce milieu, il faut aussi compter avec les pros BOKO. En effet, l’homme que certains considèrent comme un sérieux challenger pour 2020, a eu plusieurs promotionnaires et formé plusieurs éléments qui sont à des postes de responsabilités d’où la nécessité de revenir sur les propos de feu MOBUTU qui trouvait que, « entre un frère et un ami, le choix est clair ». Le moment venu l’on verra pour qui le cœur de chacun d’eux battra sans compter sur tous ceux qui sont tapis dans l’ombre en train de ruminer leur colère car ne profitant pas de la gouvernance de Faure GNASSINGBE mais se sacrifient pour la sécurité des citoyens et la défense de l’intégrité territoriale.

Un rappel nécessaire

Pour devoir de mémoire, c’est en 2005 que l’homme, ne se sentant pas suffisamment écouté dans ce qu’il est convenu d’appeler le sommet du pouvoir avait opté pour une démission afin d’éviter d’avoir sur la main le sang de ses concitoyens. Pour Maître François Akila-Esso BOKO toute vie est sacrée, et il faut la protéger à tout prix. C’est ainsi que redoutant les massacres qui se tramaient, pour permettre à Faure GNASSINGBE de succéder à son feu père, avait opté pour l’exil. Un exil pas volontaire. Mais lorsqu’on se sent seul dans ce qu’il est convaincu d’appeler une jungle, il est important de faire profil bas. Et faire preuve d’humilité. C’est ce qu’a su faire ce brillant Saint Cyrien, Maître François BOKO qui a préféré jeter l’éponge plutôt que d’organiser vaille que vaille des élections qui allaient déboucher sur une boucherie.

Malheureusement, les faits puisqu’ils sont têtus, lui ont donné raison. Ce que Maître François BOKO craignait à l’époque arriva. Les élections de 2005 ne sont qu’un triste souvenir dans la mémoire collective non seulement pour les citoyens togolais mais aussi la communauté internationale qui avait assisté impuissante devant des actes de violences avec des expéditions punitives et des tueries collectives. Tous les rapports en disent long sur ces tristes évènements.                       

 Taninawè

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