Take a fresh look at your lifestyle.

Médias : La convention collective signée, le plus dur commence pour la presse togolaise

 

HCRUNN

Isidore Kouwonou, SG du SYNJIT paraphant le document 


Les professionnels des médias peuvent enfin pousser un ouf de soulagement. La convention collective régissant la pratique de la profession au Togo a été enfin signée. Il faut dire que le Togo est l’un des rares de la sous-région à ne pas disposer de convention collective pour les journalistes et professionnel des médias alors que dans d’autres pays, ils sont à l’étape de révision des textes existants. Ainsi, les négociations débutées depuis 2011 et relancées à la suite des états généraux de la presse tenues en 2014, viennent enfin de connaitre un heureux   aboutissement. Le document a été paraphé ce 14 octobre 2022 par les organisations patronales représentées par le Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP), l’Union des Radios et Télévisions Libres du Togo (URATEL), le Patronat de la Presse Togolaise (PPT), l’Association Togolaise des Organes de Presse Privée en Ligne (ATOPPEL), l’Organisation Professionnelle de la Presse en Ligne (OPPEL) et les organisations syndicales et associations professionnelles de travailleurs à savoir : le Syndicat national des Journalistes Indépendants du Togo (SYNJIT) et l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT). Le ministère de la communication et des médias et la direction générale du travail en ont assuré la supervision.

Le texte paraphé est un document de 37 pages et 104 articles. Il définit l’objet et le champ d’application de ladite convention, l’entreprise de presse, le journaliste et les auxiliaires des médias. De même, les conditions d’exercice de la profession y figurent. En outre, il fixe les conditions du dialogue social et conciliation, le respect des libertés syndicales, les conditions d’embauche et surtout la rémunération à appliquer aux journalistes du privé.

Ainsi, selon cette convention aucun journaliste exerçant au Togo ne peut être payé à un salaire inférieur au Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG). Le salaire de base de chaque employé est déterminé en fonction de sa classification professionnelle. Celle-ci est fonction des diplômes ou des qualifications professionnelles expressément reconnues par la profession ou encore de l’expérience acquise par la pratique.

Ainsi  les journalistes de catégorie 1 sont payés à 35 000 F,  alors que la catégorie 2, le salaire de base varie de 40 000 F à 55 000 F, la catégorie 3 a un salaire de base inclu entre 60 000 F et 81 000 F, tandis que les techniciens et agents de maitrise sont payés entre 86 000 F et 107 500 F. La catégorie 5 est payée entre 109 000 F à 135 000 F. Et enfin, la catégorie 9 est payée entre 209 000 F et 230 000 F.

Par ailleurs, les parties  prenantes à la convention affirment leur volonté  de tout mettre en œuvre pour assurer les meilleures conditions de protection sociale dans les entreprises de presse et d’information. Elles s’engagent également à respecter les conditions particulières prévues en matière de sécurité et de santé au travail.

Présidant la séance, le ministre de la communication et des médias Ayewouadan Akodah, a rassuré de l’effectivité « dans un délai relativement court » du fonds de soutien et de développement de  la presse.

Les patrons de presse par l’intermédiaire de Arimiyao Tchagnao, a réaffirmé sa volonté de mettre en application les clauses de cette convention tout en plaidant pour de meilleures opportunités pour la presse notamment l’application du tarif harmonisé des médias.

Alphonse Logo Ken, ex secrétaire général du SYNJIT, a confié que c’est un moment historique la signature de ce document pour la presse togolaise. Cette date, a-t-il dit, marque un jour pour les journalistes employés du Togo qui s’engage véritablement dans une nouvelle ère.

La lutte, a-t-il poursuivi, doit continuer pour l’application effective de cette convention collective. Les journalistes du privé au Togo doivent sortir de la précarité et de la misère si on veut qu’ils contribuent à l’enracinement de la démocratie et de l’état de droit, a-t-il insisté.

La convention collective signé, c’est maintenant que le plus dur commence pour l’application  effective du texte.

D’abord, il n’existe pas encore de vraies entreprises de presse au Togo. Ces entreprises qui existent sur papier ne sont pas viables. Il faut de vraies entreprises de presse. Ensuite, assurer la formation des journalistes. Même si sur ce point des efforts sont en train d’être faits ces dernières années surtout avec la formation diplomante accordée aux journalistes professionnels grâce au projet PROFAMED avec l’appui financier de l’Ambassade de France.

Sans publicité, un lectorat inexistant, et une concurrence des réseaux sociaux, la presse nationale pourra-t-elle relever le défi qui vont se poser à elle avec  la signature de cette convention collective ? Dans ces conditions qui paiera les charges inhérentes à la déclaration des employés à la caisse nationale de sécurité sociale, la signature du contrat de travail avec des salaires découlant, la mise sur pied d’une police spéciale adaptée aux réalités des journalistes et bien d’autres…

Le fonds de soutien et de développement de  la presse qui prendra la place de l’aide de l’Etat à la presse pourra suffire à lui seul pour relever tous ces défis ? Quels mécanismes ces organes de presse devenus entreprises de presse doivent-ils mettre en place pour faire face à la nouvelle donne à la fin du moratoire.

Pour que ce texte ne soit rangé dans les tiroirs, le ministère de la communication et des médias doit toujours encourager les acteurs à toujours continuer la réflexion pour asseoir une base saine de l’exercice de la profession. Sommes-nous prêts à y aller ?

 

Albert AGBEKO

E-Mail: togoscoop@gmail.com

Tél : (00228) 90 96 63 64/ 99 56 57 88 : Pour vos reportages, annonces et publicité, contacter le service commercial de votre site Togoscoop.

TOGOCOM

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More

Privacy & Cookies Policy