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UFC : Gilchrist Olympio, otage des arrivistes

 

Il est évident que l’Union des forces de changement (UFC), le parti de Gilchrist Olympio, a perdu depuis 2010 son âme. Si ce parti subsiste encore sur l’échiquier politique togolais c’est en partie grâce à l’oxygène que lui administre le parti au pouvoir.

Un parti politique est avant tout porteur de valeurs et il défend les aspirations profondes d’un peuple. Si tel n’est pas le cas, il ne sert plus à rien, il ne sert qu’à être rangé dans les oubliettes de l’histoire.

TOGOCOM

Comme cela a été le cas des partis historiques en Afrique à l’instar du Rassemblement national des Bucherons de Paul Mba Abessole au Gabon ou du Front social-démocrate (SDF) de John N’Fru Ndi au Cameroun, c’est le sort qui sera immanquablement réservé à l’UFC vu les derniers développements de l’actualité du parti. Il sera rangé dans les musées ou encore mieux dans les livres d’histoire sans un sursaut d’orgueil. Ce parti historique du Togo qui, à un moment donné, par la simple prononciation de son nom, pouvait fait frémir ou susciter la crainte au sein de l’opinion nationale, est devenu aujourd’hui l’ombre de lui-même. C’est vraiment dommage pour tant de vies sacrifiées, d’âmes mutilées, d’espoir perdu, d’avenir sacrifié…

Le spectacle lamentable qu’a présenté ce samedi 12 août 2023 le parti de Gilchrist Olympio ne fera pas regretter ceux qui, il y a une dizaine d’années, ont pris leur distance du parti. Au contraire, il leur donne raison. Ils diront qu’ils ont vu venir.

Gilchrist Olympio à 86 ans a été reconduit à la tête du parti. Est-ce qu’il sait même qu’il est encore président du parti ? Passons… Toujours est-il qu’il avait annoncé en novembre 2017 sa retraite politique, six ans après le voilà encore scotché à la présidence du parti. Vu ce que font endurer les opposants historiques africains à leur population une fois arrivés au pouvoir (Alpha Condé, Abdoulaye Wade, …), les Togolais peuvent se dire qu’ils l’ont échappé belle en considérant ce qui se passe au sein de cette formation.

Il est évident que le maintien de Gilchrist Olympio à la tête du parti serait contraire à sa volonté. Depuis plusieurs années, l’intéressé certainement par respect à sa volonté de se retirer de la vie politique, s’est replié à Accra et ne s’est plus jamais exprimé publiquement. Ce sont des individus qui se disent porter sa parole qui déclarent qu’il a dit ceci ou nié cela, qu’il a écrit ceci ou signé cela, sans possibilité de vérification. Même pour le congrès qui l’a fait rempiler à la tête du parti, on n’a pas vu son ombre mais il a été plébiscité.

Le maintien du fils de Sylvanus Olympio à la tête du parti serait l’œuvre de ces jeunes loups qui gravitent autour de lui et qui utilisent son maintien comme un fonds de commerce. Il faut qu’il reste là-bas pour que chacun continue par faire ses affaires, pour se servir et au dos du peuple togolais.  Ceux-là ne lui rendent pas service car à son âge et vu le combat qu’il a mené, Fo-Gil, (très chanceux d’être encore en vie), mérite un repos et non diriger encore une formation politique.

 

FO-GIL DOIT RASSEMBLER LES JEUNES

 

Ce sont ces jeunes pour la plupart des militants de la 25ème heure du parti, sans conviction, sans éthique politique et qui ignorent tout de l’histoire du parti qui, aujourd’hui font la loi. Guidés par l’intérêt personnel au lieu de rassembler, ils se livrent plutôt à des coups bas et à l’exclusion. Pourtant, c’est cette dernière qui, il y a quelques années avait conduit à l’explosion du parti.

HCRUNN

Aujourd’hui, c’est Eliott Ohin qui est la face visible de cette exclusion et il en fait les frais. Son absence au congrès et dans le bureau qui en est sorti est l’exacerbation de la guerre des clans qui mine depuis quelques années le « Détia ».

13 ans après le dernier congrès, c’est en catimini que le parti de Gilchrist Olympio a réuni ces instances dirigeantes et pour une rare fois en l’absence de son emblématique président. Même à l’époque où clamer son appartenance à ce parti peut vous valoir des répressions, l’organisation du congrès de l’UFC bénéficiait d’une publicité mieux que ce qui a été fait ce weekend.

Cette organisation, est la preuve que le parti d’Ablodé perd ses valeurs que sont la loyauté, la fidélité, … Et Gilchrist Olympio en cautionnant cela surtout en excluant Eliott Ohin du bureau et de tout l’organigramme du parti, fait preuve de trahison des valeurs qu’il a incarnées et qu’il a défendues durant plusieurs années. En tant que doyen et sage du parti, il ne doit pas descendre si bas en prenant fait et cause pour un des courants du parti. Dans chaque parti politique, il y a toujours des courants, il appartient à Gilchrist de se mettre au-dessus de la mêlée, de rassembler les jeunes autour de lui. C’est pourquoi, en Afrique un adage dit : « la case ne se consume pas en présence d’un vieux ». Mais on a l’impression qu’ici ce vieux laisse faire puisqu’il y a plusieurs années que ce conflit larvé dure au sein du parti sans que Gilchrist Olympio n’a cherché à colmater les brèches. Si de son vivant, il en est ainsi qu’en sera-t-il après lui ?

Il est alors de la responsabilité de Gilchrist Olympio et compte tenu du lien qui le lie à Ohin (ils ont traversé ensemble de moments difficiles) de ne pas cautionner cette humiliation puisque c’est de ça il s’agit. L’ancien ministre des Affaires étrangères mérite mieux que ça. En politique, il ne faut pas vouloir terrasser complètement son adversaire. Lorsque celui-ci est à terre, il faut lui tendre la main.

 

Lire aussi: Gilchrist Olympio, une longévité politique exceptionnelle…

 

Ohin a encore dans son corps des balles de l’attentat de Soudou, il a été le fidèle des fidèles du « Maréchal » quand le parti était traversé par la dissension. Quand tout le monde quittait la barque, il était resté en supportant les insultes et autres… Un tel homme on ne lui inflige pas ce sort.  Toute chose qui nous fait croire que Gilchrist Olympio ne dirige plus son parti, il est pris en otage par les jeunes loups ; si tel n’est pas le cas il devrait offrir une porte de sortie honorable à son fidèle compagnon.   

 

 

 

Albert AGBEKO

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