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Marin marchand : un métier éprouvant pour un salaire misérable

Imaginez un monde sans les marins… La vie sur terre sera difficile. Plus de 80% des marchandises consommées dans le monde transitent par la mer grâce aux gens de mer. Sur les 8 milliards d’humains qui peuplent la terre, environ 100 millions ont pour métier de brader la mer, contre  vents et marées pour le bonheur du reste de l’humanité.

Passé plus de 6 à 8 mois parfois plus au cours de l’année sur la mer n’est pas sans risque. L’absence des marins a des répercussions sur la vie du ménage en matière d’organisation au quotidien et de l’éducation des enfants.

TOGOCOM

Le métier de marin est dangereux comparé aux autres. On y compte plus d’accident que dans d’autres métiers. Les accidents (s’ils ne sont pas mortels se soldent le plus souvent par de longs arrêts de travail) montrent malheureusement des chiffres très élevés. En termes de pénibilité, de risques et de dangers, quand on navigue sur des navires marchands en zone de piraterie par exemple, on est confronté à des risques d’enlèvement de marins et des conditions drastiques de vie à bord. Le marin fait face à de multiple exposition.

Pour un marin, le navire est son lieu de travail mais aussi de vie. Pour les autres métiers, le jour où on ne travaille pas on reste chez soi en famille. Tel n’est pas le cas du marin qui continue par subir le mauvais temps, le bruit du moteur, les vibrations, les conditions de logement, même au repos.

Malgré la pénibilité et le danger du métier, le marin n’est pas payé à la juste valeur des dangers qu’ils bradent. Au Togo, depuis 30 ans leur situation n’a guère évolué. Sans assurance, ni autre recouvrement social, salaire très bas, le plus souvent payé sans bulletin de paie mais de main en main, sans déclaration à la caisse, les conditions de vie du marin togolais est très déplorable. Pour corriger cette situation, le gouvernement togolais, partie prenante à plusieurs conventions sur la protection des gens de mer, dans le souci d’améliorer les conditions de vie et de travail de ces derniers, a initié des discussions pour la signature d’une convention collective. Le document en élaboration depuis 2019 entre tous les acteurs du secteur, a été ajourné à la suite de la pandémie liée à la covid-19.  Reprises, ces discussions achoppent sur la question liée aux salaires des gens de mer.

La Direction des affaires maritimes (DAM) qui autorise l’emploi des non marins à la place des vrais marins qualifiés, en complicité des armateurs tente d’imposer aux marins une grille salariale dont le montant est compris entre 40 000 et 200 000 F du matelot au capitaine, ce qui est très, très loin de ce qui est payé au Sénégal par exemple où un simple cuisinier est dans le million de F CFA. Une situation qui ne plait pas aux marins du Togo qui ce 2 décembre 2022 ont tiré sur la sonnette d’alarme à l’endroit des autorités togolaises pour que leur situation soit revue.

« C’est seules les autorités particulièrement le ministère de tutelle qui peut nous sortir de cette situation. Nous sommes en train d’interpeller l’autorité à nous venir à la rescousse car le salaire qui est proposé aux marins togolais ne répond à aucune norme. Nous avons même proposé au cours des négociations que nos salaires soient fixés en fonction de ce qui se fait dans la sous-région mais notre proposition été rejetée en bloc par la DAM », a déclaré Alfa Poudéma, porte-parole du Syndicat des gens de mers professionnels du Togo (SGMP-Togo) et COMMA-Togo regrettant que le pays ne valorise pas le métier de marin.

« Tout ce que nous avons proposé dans cette convention n’a pas été accepté par les amateurs raison pour laquelle nous voulons faire savoir à l’opinion nationale que nous sommes en difficulté avec les amateurs et il faut que l’autorité nous aide à sortir de cette situation », a indiqué le porte-parole.

Et de mettre en garde, le SGMP-Togo et COMMA-Togo ne sont pas prêts à signer une convention collective bâclée.

Fonçant le clou, pour M. Poudéma lorsque le marin est en difficulté l’amateur rejette la faute sur lui ou même des fois il dise qu’il ne le reconnait pas.

La DAM en a aussi eu pour son grade car elle est accusée de refuser d’appliquer le code de la marine marchande togolaise faute de décret d’application.

« On oublie tout ce que nous traversons, on oublie tout ce que nous endurons, à l’abandon de nos familles des temps et des temps », a encore poursuivi M. Poudéma pour qui, il ne fixe pas un salaire, « nous voulons juste que nos amateurs se conforment aux normes de salaires qui ont été déjà rédigées parce que notre pays est partie prenante à des conventions, nous demandons que ces normes soient respectées », insiste-t-il.

A noter que la convention collective qui sera adoptée servira de contrat au niveau de la direction des affaires maritimes.

 

 

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Francine DZIDULA

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