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Togo : Ces partis qui meurent à la mort de leur président-fondateur

 

 

Le Parti socialiste panafricain (PSP) de Tavio Amorin, l’Union des forces de l’avenir (UFA) de Gaston Vidada, le Mouvement pour le développement national (MODENA) de Kokouvi Joachim Atsutsé Agbogbli … Ces partis politiques ont la particularité de n’avoir pas survécu au décès de leur président-fondateur.

D’autres formations politiques à l’instar de l’UFC de Gilchrist Olympio, le CAR de Me Yaovi Agboyibo sont dans une zone de turbulence. La crise qui couve actuellement  au sein du premier peut laisser entrevoir, si les dissensions internes ne sont pas réglées à une probable déchirure au sein de la maison des enfants « d’Ablodé » s’il advenait que le « Maréchal », l’homme  qui tient la cohésion du parti venait à  passer de vie à trépas. Quant au second, sans sursaut d’orgueil et de dépassement de soi, on peut prédire que le CAR roule déjà vers l’abîme. Les sorties ces derniers temps dans la presse de Togbui Dagban, chef quartier d’Adakpamé et un des responsables du parti laisse présager un malaise au sein du « parti des déshérités ».

Deux ans après la mort du bélier noir de Kouvé, Me Yawovi Madji Agboyibo, le CAR peine à faire le deuil et à tourner la page de son président. Deux courants s’affrontent pour le contrôle du parti. Après que le courant des Ouatchis, groupe ethnique dont est originaire Me Agboyibo, n’a pas réussi à convaincre le fils de ce dernier –Me Pascal Agboyibo, un des meilleurs avocats du continent-à prendre les rênes du parti, ce courant s’affaire désormais à imposer un dès leur. Mais c’est sans compter sur l’autre courant qui fait feu de tout bois pour que cette fois-ci la direction du parti échappe aux Ouatchis. « On ne peut comprendre que le CAR qui rêve d’un destin national puisse se cantonner à être dirigé que par des Ouatchis », s’offusque un cadre du parti.

Tant que l’un des deux camps n’est pas assuré de prendre le dessus sur l’autre, des arguties sont avancées pour repousser aux calendes grecques l’organisation du congrès statutaire du parti qui devrait normalement connaitre de l’élection d’un nouvel exécutif. Privé de commandant de bord depuis deux ans, sans voix audible sur la scène politique, militants démobilisés, non préparé à faire-face à l’après bélier noir, le CAR perd du terrain et court vers sa perte. Un  des faits qui explique cette situation est l’absence de ce parti qui s’est fait passer pour le chantre du dialogue aux récents dialogues dans le pays. Une position incompréhensible pour le CAR qui n’a jamais décliné une invitation à un dialogue conformément à sa ligne politique basée sur la pression populaire doublée de dialogue.

Aujourd’hui, sans risque de se tromper, il est clair que le CAR est à l’agonie et si rien n’est fait les dissensions internes qu’on tente de camoufler apparaitront au grand jour.

Me Agboyibo est en partie responsable de la situation que vit aujourd’hui le CAR pour n’avoir pas su quitter la tête du parti quand il le fallait. En 2008, il  a eu le mérite pour une première fois au sein d’un parti de l’opposition togolaise de permettre l’alternance au sommet d’un parti politique du vivant de son président fondateur. Mais son revirement en 2016, au point de s’accrocher à la tête du parti jusqu’à sa mort, a été une erreur monumentale qu’il regrettera dans l’outre-tombe.  L’ancien bâtonnier n’a pas su transmettre le pouvoir de son vivant à la jeune génération qui avait besoin d’apprendre à ses côtés. Cette erreur sera la cause de  l’implosion qui guette aujourd’hui le parti.

La situation du CAR aujourd’hui est révélatrice de la gestion qui est faite des partis politiques en Afrique et particulièrement au Togo. Un quidam créé un parti politique non pas pour conquérir le pouvoir mais pour faire avant tout ses business. Il  cède la direction à un de ses fils ou concubines quand il ne peut plus le gérer lui-même.

La solution à cette gestion de nos partis politiques serait de les professionnaliser. Ceci passe avant tout par des militants qui s’acquittent de leur cotisation, participent à la vie du parti et non des militants à qui le président doit remettre 2000 F à chaque fois qu’ils prennent part à une réunion du parti.  Quand on s’acquitte bien de ses cotisations, on est à même d’influer sur l’orientation à donner au parti. La faiblesse des partis politiques en Afrique expliquerait aussi l’absence d’alternance dans certains pays comme le nôtre. On a un parti qui ne repose que sur les épaules d’un Has been qui seul est le ciel et la terre du parti. Lui seul est stratège, financier, comptable, administrateur, communicateur,… il n’a de compte à rendre à personne. Dans ces conditions, on ne peut s’étonner qu’il gère sa chose comme bon lui semble. On ne peut vouloir la démocratie et l’alternance au sommet de l’Etat et qu’au sein de sa propre formation politique on soit foncièrement opposé à l’alternance.

Mais la plupart du temps, après ces présidents fondateurs  c’est le déluge. Le parti disparait avec eux. C’est qui est regrettable d’où la nécessité pour ces présidents fondateurs d’asseoir une  base saine de geste du parti qu’ils ont créé et savoir aussi quitter la tête de ses formations quand il le faut. Cette Afrique où on ne voit pas son successeur de son vivant est révolue.

 

Albert AGBEKO

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