Ayant présidé aux destinées du Comité d’action pour le renouveau (CAR) durant presque trois décennies, l’un des plus vieux partis politiques, qu’il a créé, Me Apollinaire Yawovi Madji Agboyibo, a sa mort intervenue en mai 2020, plonge le parti dans une crise de succession qui ne dit pas son nom.
A l’instar des soubresauts découlant des longs règnes des présidents fondateurs après leur décès, le CAR n’en échappera pas. C’est ainsi que le parti est depuis la disparition du « bélier noir » plongé dans une léthargie qui risque de le faire disparaitre totalement de l’échiquier politique national si ce n’est pas encore le cas.
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C’est un secret de polichinelle que de dire que le CAR est miné aujourd’hui par des dissensions internes. Deux courants s’affrontent pour le contrôle du parti. Il y a d’un côté ceux qui veulent voir le parti toujours sous le giron des Ouatchi et l’autre courant qui opterait pour un parti d’envergure nationale et ceci en élisant un non Ouatchi à la tête du CAR. C’est cette guerre qui bloque l’organisation du congrès, selon les aveux d’un membre influent du parti des déshérités qui a dénoncé “l’Ouatchinisation” du parti. Tant qu’un consensus n’est trouvé il sera illusoire d’aller à un congrès qui consacrerait la scission du parti. Et cela Me Agboyibo ne le mérite pas même s’il a contribué à la situation que traverse son parti.
Certainement, c’est cet affront que veut éviter le bureau provisoire du parti, en optant pour le report du congrès. Initialement prévu du 14 au 15 avril 2023, le congrès du CAR est reporté sur les 29 et 30 avril 2023. Dans l’espoir que le Comité mettra les deux semaines de report à profit pour ramener la sérénité au sein de la maison rouge. A défaut, le naufrage collectif du CAR n’est pas exclu.
Albert AGBEKO
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